Bien que les premiers pas de la médiation, en tant que moyen amiable de résolution de différend (ou MARD) reconnu et formalisé, ne remontent qu'au début des années 1980 en France, un peu plus tôt dans les pays anglo-saxons, les définitions pour cette démarche ne manquent pas. Et si les différences peuvent paraître subtiles pour qui découvre cette approche de résolution de conflit, c'est que la médiation se définit et se vit dans la finesse et dans la fragilité de la relation humaine justement.

La définition que je propose ci-dessous est basée sur le texte adopté en 2009 dans le Code National de Déontologie formalisé lors du Rassemblement des Organisations de la Médiation (R.O.M).

"La médiation, qu'elle soit judiciaire ou conventionnelle, est un processus structuré reposant sur la responsabilité, l'autonomie et le choix volontaire et éclairé des participants d'une part, et sur le soutien d'un tiers neutre, impartial, indépendant et sans pouvoir décisionnel - le médiateur- de l'autre, l'objet de ce processus étant, par le biais d'entretiens confidentiels, de rétablir des liens fragilisés par le conflit, créant ainsi un espace de parole et d'écoute mutuelle dans lequel la compréhension des causes du conflit et des solutions, identifiées et formulées par les médiants eux-mêmes, peuvent émerger."

Cette définition, un brin fastidieuse à lire je l'admets, mérite quelques mots d'explication :

  • La médiation est un d'abord processus structuré - le déroulement se fait dans un cadre mis en place par le médiateur qui en est le garant, adapté au rythme des médiants et permettant d'apporter peu à peu la clarté, la sécurité et la connexion nécessaires pour dénouer les fils du conflit.
  • La médiation repose sur la responsabilité et l'autonomie des participants - en faisant le choix de la médiation, les médiants décident en effet, en toute responsabilité, de s'occuper de la cette situation et donc de leur vie. Contrairement à la démarche judiciaire, nécessairement directive, la médiation est un espace de choix, de liberté et d'autonomie.
  • La participation des médiants est volontaire et éclairé - toutes les informations sur la nature du processus, son déroulement, le calendrier, le coût, ont été données par le médiateur et c'est en connaissance de cause que les médiants choisissent, volontairement, de participer à la médiation. C'est une liberté qu'ils se donnent pour dénouer les fils du conflit et avancer dans la vie.
  • Le médiateur est un tiers neutre, impartial et indépendant - tiers, il apporte un regard extérieur et neutre. Impartial, il ne prend parti ni pour l'un ni pour l'autre et ne cherche pas à savoir qui a tort et qui a raison. Indépendant, il n'a de compte à rendre à personne.
  • Le médiateur n'a pas de pouvoir décisionnel - c'est même en cela que réside sa force. Il ne décide de rien. Garant et facilitateur du processus de médiation, il est au service de la relation et soutient les médiants dans l'expression et l'écoute mutuelle de leurs vécus et dans l'identification de solutions.
  • Les entretiens de médiation sont confidentiels - l'espace de parole qu'est la médiation est préservé par cette clause de confidentialité qui engage tou.te.s celles et ceux qui y participent - médiants, médiateurs ou autres (avocats, experts ...). Autrement dit, ce qui se dit durant la médiation reste dans la médiation.


Next Post